En cette fin janvier 2011, la Rock School Barbey de Bordeaux accueille l'une des dates françaises de la tournée de Murderdolls, accompagné pour l'occasion des suédois de Marionette.
Comme en témoignent les pré-ventes, le show des américains est très attendu par le public bordelais, qui s'est donné rendez-vous devant les portes de la salle pour l'entrée à 20h30.
Un public éclectique, arborant fièrement des t-shirts à l'effigie de Murderdolls ou de
Slipknot (est-ce nécessaire de rappeler que le gratteux est également le batteur des neuf masqués?), s'empresse de grimper vers le lieu des hostilités, passant devant un merch bien peu rempli.
Ce soir, une nouvelle messe metallique sera dite.
21h sonnent, c'est l'heure de l'entrée sur scène des jeunes suédois de Marionette. Pour les non-initiés, la moyenne d'âge du combo tutoie méchamment les vingt ans! Musicalement, c'est un Death Mélodique fougueux qui nous est présenté, servi avec un look très étudié, très visual-kei: sur CD ça fait mal, j'étais impatient de voir le résultat en live.
Sur les sons d'une intro très classique, Marionette entre en scène. Les coiffures folles s'agitent, avant qu'Alexander Andersson (chant) ne débarque, affublé d'un masque à la Arlequin, celui-là même qui apparaît sur l'artwork d'Enemies, le second album des suédois. La mise en scène est étudiée (le claviériste qui grimpe littéralement sur son instrument...), le show est bel et bien lancé.
Ce que l'on regrette déjà, c'est que Marionette ne bénéficie pas d'un son confortable. La batterie est bien trop audible, puis c'est la basse qui reprend le dessus, sacrifiant à certains moments le jeu des guitares ("Creatures"...). Quoiqu'il en soit, les jeunes musiciens ne se démontent pas, et ce même devant un public bordelais encore amorphe.
Les morceaux s'enchainent, tapant logiquement dans les deux premiers opus (mention à "Black Hand"!), même si Marionette nous présente ce soir deux nouveaux morceaux qui figureront sur le prochain album.
Petit à petit, les suédois gagnent timidement la confiance de l'audience. Malheureusement, c'est déjà la fin du concert, qui n'aura duré qu'une petite demie-heure. C'est bien dommage, car le public commençait à être réactif...
Au final, ce premier concert ne sera pas vraiment la tuerie que l'on pouvait attendre, la faute à un son trop approximatif. Pourtant, Marionette a de bonnes idées, mais difficile de se mettre le public en poche en si peu de temps...
Après plus d'une demie-heure d'attente, les lumières s'éteignent dans la salle, pour accueillir la tête d'affiche de la soirée, les américains de Murderdolls.
Une longue intro plus tard, les cinq gaillards entrent en jeu, avec un visuel étudié. Cette fois-ci, le son est parfaitement équilibré (même si la batterie prend une place importante), toutes les conditions sont réunies pour entamer un show 'à l'américaine'.
Wednesday 13 (chant), s'empare immédiatement du public, le menant où bon lui semble. Ceux qui ont déjà eu l'occasion de voir le bonhomme sur scène vous le diront: ce gars-là est une vraie bête de scène! Ajoutez à cela le niveau des autres musiciens (un Roman Surman absolument époustouflant!), et vous avez là un concert remarquable.
Les hits défilent ("Summertime Suicide", "Dead in Hollywood", "People
Hate Me" ou encore "I Love to Say Fuck"), le public est ultra-réactif.
Malheureusement, un incident vient perturber le show. Sans prévenir, Joey Jordison jette violemment sa guitare à terre et part en backstage, et ce en plein milieu d'un morceau! Le groupe termine donc le titre à une guitare, et quitte la scène pour les backstages. De longues minutes s'écoulent, le public, ne comprenant pas, commence alors à s'impatienter.
Murderdolls revient sur scène, interprète deux nouveaux titres issus de Women and Children Last, avant que Joey ne recommence. Cette fois-ci, le guitariste ne remontera plus sur scène, et Wednesday 13, s'excusant au nom de son guitariste, annonce que le show sera écourté, sans expliquer pourquoi.
On apprendra plus tard d'après un communiqué officiel de Jordison qu'il souffrait de violents acouphènes, à un tel point que cela en devenait insupportable.
Quoiqu'il en soit, le public ressort de la salle après seulement trois quarts d'heure de concert. Déçus, certains hurleront même des 'remboursez!'. Pourtant, tout marchait à la perfection...
Il est à peine 23h lorsque les derniers spectateurs quittent les lieux. Difficile de ne pas ressentir cette sensation de déception qui plane, pour Marionette comme pour Murderdolls. C'est d'autant plus regrettable quand on pense que vu la façon dont a débuté le show de Murderdolls, on était en droit de s'attendre à l'une des meilleures prestations qui nous ait été donné de voir en ces lieux...