Machine
Head n’a pas toujours eu de la chance. Les déboires du groupe ont commencés avec Chris Kontos en 1995, le batteur a préféré prendre des RTT au lieu d’aller jouer à Donington, il s’est fait éjecté suite à ça. Puis en 1998, Logan Mader profita du break que s’était planifié le groupe pour aller rejoindre
Rob Zombie en tournée, puis pour intégrer
Soulfly. Rob Flynn, pas d’accord avec cette idée, vira le guitariste. Mais le plus gros problème musical que
Machine Head est connu, c’est incontestablement grâce à l’arrivée de Ahrue Luster, fan du combo ayant assisté au premier concert de
Machine Head, qui apporta le coup fatal à la bande d’Oakland. Le duo The Burning Red/Supercharger n’avait pas été du gout de tout le monde, trop neo pour les uns, trop commercial pour d’autres, le coupable fut trouvé en la présence du pauvre Ahrue, qui fut embauché par Ill Nino juste après. Rien n’allait plus pour
Machine Head et la rupture du contrat avec Roadrunner a été la goutte qui a fait déborder le vase.
À la limite du split, le trio Flynn/Duce/McClain décide de continuer l’aventure, Rob Flynn demanda l’aide de Phil Demmel, ancien compagnon d’arme du chanteur dans
Vio-Lence, pour finir la tournée en route et finalement, embauche le guitariste. Le groupe relève la tête en sortant en 2003 «
Through The Ashes Of Empires » et peu de temps après, un DVD, « Elegies ».
Ce DVD se doit de clore une époque pour
Machine Head, signalant la renaissance des californiens. Ils ont décidés d’enregistrer le concert à la Brixton Academy en Angleterre, réputé pour être l’une des meilleures salles de metal, et le résultat ne déçoit pas. On retrouve un Rob Flynn en guise de capitaine, chef d’équipe, prêt à motiver ces troupes sous fond sonore de « Ave Satani ». Le set démarre avec « Imperium », première chanson du dernier album en date, avec un public chaud et acquis à la cause les californiens, visiblement en forme. La seule chose que l’on ne pouvait pas reprocher au groupe, même pendant les moments difficiles, est la prestation scénique, point fort et jeu favori de la bande. L’image est soignée, même voir un peu trop, on pourrait se lasser de ces changements de caméras et effets en tout genre, le groupe a voulu mettre le paquet, un peu trop sans doute.
Côté son, aucun point faible, tout est mis en place pour que vous en preniez plein la tronche, même assis confortablement dans votre fauteuil en headbanguant à l’écoute de Ten Ton Hammer ou The Blood, The Sweet, The Tears métamorphosé par l’épreuve du live. On notera également que le contenu est homogène, la set list traverse les différentes époques de la carrière de
Machine Head, en passant de Old à
The Burning Red ou des chansons du dernier album sortie, tel que ce moment d’émotion qu’est Descend The Shades Of Night où le duo Demmel/Flynn prend une tout autre ampleur. Une bien belle claque qu’est ce « Elegies », sans oublier grâce à la doublette Davidian/Block clôturant ce concert en Angleterre agressivement et sans compassion.
Dans la deuxième partie du DVD, plus documentaire, on retrouve le cousin de Hulk, Rufus incarné sur tous les écrans par Robert Flynn lorsqu’il s’énerve à coup de bouteille. Plus sérieusement, le groupe remercie ses fans qui les ont suivis même dans les moments difficiles, notamment lorsque
Machine Head s’est retrouvé sans label après Supercharger. Les fans sont également présents lors du karaoké spécial consacré aux californiens, où quelques individus s’enchainent pour interpréter, comme ils le peuvent, un titre du groupe.
« Elegies » est un cadeau pour les fans, complet et de belle augure, il formera les novices au combo et comblera de bonheur les die hard fans. D’une pierre, deux coups, ce DVD rehaussera la côte de popularité des américains, souvent boudé dans leur pays.