Hellbilly Deluxe est le premier album solo de
Rob Zombie, faisant suite à la sulfureuse carrière des
White Zombie dont il était le chanteur. On connait donc déjà le monsieur dans le métier et on sait à quoi s'attendre, mais cet album (dans la lignée de son cousin par alliance "Astro Creep: 2000") ne se prive pas de nous mettre quand même une grosse claque dans la tronche à chaque nouvelle chanson.
Le thème de l'album est très simple : il s'agit d'un horror show comme on a pu en connaitre dans certains cirques à une certaine époque (La femme à barbe, Elephant man...), mélangé à une ambiance de film d'épouvante de série B (voire Z) dont Rob a le secret pour leur redonner une seconde vie dans cet opus.
Ça a le mérite d'être clair, non ? Mais ce n'est peut-être pas si simple. Comment le bougre arrive t-il à conjuguer de telles ambiance dans un si court album de 38 minutes ?
Rob Zombie nous met dans le bain dès les premières secondes d'introduction : une petite musique tintante mélée à quelques sons de violons dissonants, le tout mixé de manière à retransmettre le sons vieillot et grésillant d'un film d'horreur à l'ancienne : passe-moi le pop-corn, ça commence !!!
S'élève ensuite une voix de petite fille qui parait au premier abord très mignonne, mais ce qu'elle raconte l'est moins :
"
And out of the darkness, the Zombie did call
True pain and suffering he brought to them all
Away ran the children to hide in their beds,
for fear that the devil would chop off their heads "
Un quatrain signé
Rob Zombie.
Une fois la minute poésie terminée, les hostilités commencent. Les chansons s'enchainent d'une manière tellement logique, évidente, qu'on se dit que ça n'a pu être fait que par un quasi-génie de la musique. Une bonne partie des titres de cet album, grâce à leurs sonorités simples et à la fois entrainantes, et à des structures basiques que l'on aurait pu critiquer (mais c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures) ; deviendront par la suite des titres phares du grand
Rob Zombie : Superbeast ; Dragula (devenu quasiment l'hymne national des fans), Living Dead Girl ; Demonoid Phenomenon ; Meet the Creeper ; Return of the Phantom Stranger....
Des titres évocateurs du morbide, de l'horreur, de l'enfer, des monstres, des vampires et des morts-vivants... On se régale !
Comment ne pas céder au charme d'une Living Dead Girl ; au démoniaque Dragula ? Comment ne pas être transporté par l'orgue du Return of the Phantom Stranger, ou des guitares vibrantes du What lurks on channel X?
Autant de titres métal, aux sonorités Indus pour certains, que se doit d'écouter tout bon métalleux qui se respecte.
Il est rare que l'on retrouve autant de variété et de richesse dans un si court album. 38 minutes... On aurait espéré plus, mais c'est bien la seule ombre au tableau de cet opus qui ravira tous les amateurs du genre, que ce soit du style musical ou des thèmes proprement cinématographiques.
En clair, si ce n'est pas déjà fait : A ECOUTER D'URGENCE !!!